Coquilles St Jacques à la nantaise

Nous avons tous nos petites phrases toutes faites… que nous essayons de placer au cours d’une conversation pour souligner nos propos… pour imager une histoire ou pour convaincre notre auditoire !...

Ma mère n’échappait pas à ces tics de langage… on peut même dire qu’elle avait l’art de la formule… elle était capable de vous clouer sur place d’une seule phrase ou de décrire une situation en trois mots mieux que certains auteurs en 200 pages!

Il était préférable de ne pas avoir de « mots » avec  ma mère… parce qu’avec  ses « mots » elle savait fusiller l’imprudent impudent qui avait osé mettre en doute sa parole ou émettre une critique sur sa progéniture !

Par exemple :

Si un intrus voulait se mêler de sa conversation sans y avoir été invité elle ne disait pas : « Monsieur  je vous prie de ne pas intervenir dans un débat qui ne vous concerne pas ! » mais plutôt : » Quand on sonnera le pot de chambre tu sortiras de sous le lit » C’était clair, net et sans bavure !

Elle ne disait pas : « Monsieur votre avis m’importe peu… vos remarques ne m’intéressent pas ! » Mais plutôt : «  S’il court aussi vite que je l’emm… il va gagner Paris-Strasbourg  à la marche ! »

Elle ne disait pas : «  Monsieur je vous ai fait des remarques… et peu me chaud que cela vous déplaise ! » Mais plutôt : « Et toc mets ça dans ta poche et ton mouchoir par-dessus ! »

Elle ne disait pas : « Monsieur j’ai l’impression que vous n’avez pas compris ce que je viens de vous dire » Mais plutôt : » Mais tu comprends rien … t’es plus c… que le bon Dieu est mignon ! »

Elle ne disait pas : «  Ce jeune homme regarde sa fiancée avec tendresse ! » Mais plutôt : «  Y s’mire dans ses yeux comme un chien dans une saucisse ! » Ou alors « elle lui f’rait dans le bec… y dirait que c’est bon ! »

Elle ne disait pas : » Cette jeune femme est jolie, mais elle parait prétentieuse ! »  Mais plutôt : « Regarde- moi cette  Marie belles en cuisses… bouffie les joues plates ! »

Enfin elle utilisait un mot qui m’a toujours étonné… que je n’ai vu dans aucun dictionnaire … sans doute était-il de son invention !... : Lorsque son mari (mon père) ou ses enfants (souvent moi !) ou un client la poussaient à bout elle disait : «  J’le minzerais ! » tout en remuant ses petites mains potelées comme si elle voulait malaxer ou étrangler celui ou ceux qui l’avaient énervée !

Peut-être allez-vous penser que j’exagère… que je pousse le bouchon un peu loin alors vous direz comme ma mère lorsqu’elle  ne croyait pas les histoires que nous lui racontions : « Tu dirais ça à un ch’val de bois y t’donnerait un coup de pied ! »

Une autre fois je vous dirai les « mots » de ma mère pour ses enfants qui étaient toujours autour d’elle : " Comme des mouches sur un morceau de sucre ! »

Ingrédients pour 2 pers :

- 8 coquilles St Jacques sans corail

- 30 cl de vin blanc sec

- 1 échalote

- 150 g de champignons

- 10 cl de crème fleurette

- 3 cuillérées à soupe de mie de pain

- un peu de chapelure

- 1 c.à.c de fumet de poisson en poudre

- Ouvrir les coquilles en retirant d'abord le coté plat à l'aide d'un couteau à lame épaisse.

    - Ôter les barbes de 4 coquilles,  les laver dans plusieurs eaux après avoir retirer les parties noires.

- Nettoyer la noix (penser à enlever le petit boyau noir)

  - La décoller et réserver.

- Lorsque les barbes sont bien lavées, les hacher finement et réserver.

- Emincer finement les champignons et les faire cuire dans une poêle avec du beurre.

- Faire fondre dans du beurre l'échalote ciselée, puis ajouter les barbes hachées.

- Mouiller avec le vin blanc, incorporer la cuillérée de fumet de poisson et laisser cuire quelques minutes.

- Hacher soigneusement la mie de pain et l'ajouter à la sauce ainsi que la crème fraîche, laisser réduire jusqu'a l'obtention d'une sauce liée. Assaisonner.

- Disposer les noix de St Jacques crues dans 2 coquilles (que vous aurez bien lavées auparavant) Saler et poivrer.

- Répartir les champignons sur le dessus.

- Napper généreusement avec la sauce, ajouter quelques lichettes de beurre sur le dessus.

- Dans un plat allant au four mettre du gros sel pour stabiliser les coquilles.

- Passer au four position grill pendant 4 à 5 minutes, puis déguster bien chaud en buvant le reste du vin qui vous a servi à faire la sauce !

Bon appétit... bien sûr !

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Cocotte de thon aux pruneaux

Ça a duré presque une semaine... au début on se dit que ce n'est rien... on se croit fort... on prend même la décision de faire plein d'autres choses que l'on a pas eu le temps de faire avant!... Pour compenser le manque !...

La première heure se passe bien!... et puis machinalement on se dirige vers la boite magique... juste pour jeter un coup d'oeil à ses mails !... Là, la réalité vous revient brutalement à l'esprit : Vous n'avez plus de connection internet !... puisque dans un moment de folie vous avez changé de FAI (Fournisseur d'accès internet). La vendeuse vous a bien dit que la nouvelle connection pouvait prendre quelques jours... mais sûr de vous, vous avez dit en riant que vous étiez capable d'attendre !

Et je ne vous parle pas du traumatisme de la coupure d'accès du fournisseur que l'on vient de résilier... on a beau savoir que ça va venir... ça fait un choc... plus rien... et l'ordi qui vous demande si vous voulez travailler "Hors connection"... une envie de meurtre monte en vous !

La vendeuse (encore elle) a dit:" Vous serez prévenu par SMS" ... alors évidemment votre oeil ne quitte pas le téléphone portable... de temps en temps vous vous assurez qu'il fonctionne bien... un jour ... deux jours... vous tentez de trouver une connection WiFi non protégée dans le quartier... il n'y en a pas !...les gens sont méfiants... vous les détestez !

A chaque invitation chez des amis ou dans la famille vous squattez l'ordi familial... juste pour lire les mails j'en ai pour une minute... au bout de 3/4 d'heure la maitresse de maison vous menace de commencer le gigot sans vous !... encore dix minutes et vous rejoignez le groupe un peu calmé !... le gigot est froid... la maitresse de maison vous fait la gueule... mais vous vous sentez mieux... vous avez pu répondre à quelques messages et laisser un commentaire (très rigolo) sur Facebook !...

Et puis... un matin...Alleluia !... le SMS arrive... "vous pouvez vous connecter" qu'il dit le message !...

Une dernière bagarre avec les cables de la Box... un désaccord sur les termes du mode d'emploi... et puis soudain... Ô miracle le cordon ombilical qui vous relie avec le reste du monde est rétabli!... Je passerai sous silence la déception qui vous envahit... quand vous vous rendez compte que le reste du monde ne s'est aperçu de rien et a continué à tourner comme si de rien n'était !... Pfutt... on est bien peu de chose Mame Michu !...

Ingrédients pour 2 pers :

- 300 g de thon 

- 100 g de lardons non fumés

- 12 pruneaux d'Agen

- 1 échalote, 1 gousse d'ail

- 20 cl de vin rouge corsé

- 10 cl d'eau

- 1 c.à.c de fumet de poisson en poudre

- 1 c.à.s de concentré de tomate

- thym et laurier

- Dans une cocotte faire suer l'échalote émincée et l'ail haché.

- Ajouter les lardons, les laisser fondre quelques instants sans qu'ils prennent de couleur.

- Mettre les morceaux de thon dans la cocotte après avoir ôté la peau et les avoir soigneusement désarêtés.

- Les laisser deux minutes de chaque coté, juste pour les faire raidir.

- Mouiller avec le vin rouge et complèter avec l'eau juste à couvrir.

- Incorporer le fumet et le concentré de tomate.

- Saler, poivrer et ajouter les pruneaux.

- Laisser mijoter pendant 45 minutes environ.

- Si nécessaire faire réduire la sauce après avoir retiré les morceaux de thon.

- Rectifier l'assaisonnement et servir bien chaud accompagné d'un Bandol rouge.

 Bon appétit... bien sûr !...

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Et de quatre !... les pieds sur le bureau… la chaise en équilibre… l’inspecteur Pitrack venait de réussir son quatrième lancer de boulette dans la corbeille à papiers !... Les mains derrière la tête il savoura son succès… Peinard était un mot faible pour décrire sa situation actuelle !... Malgré son peu d’ancienneté on lui avait donné un chouette bureau avec vue sur l’Erdre  et ses bateaux… on lui confiait des enquêtes sans risque… on n’était pas tatillon sur ses rapports… on n’était pas à cheval sur ses horaires et ses notes de frais !...

 Depuis l’affaire de La Verranne et son affreux Jojo, Dumoulin son commissaire, lui fichait une paix royale, allant même jusqu'à lui témoigner de l’amitié en public, presque de la considération… il lui avait balancé du « Mon cher Pitrack » devant le procureur de la République !... Ouais !... une paix royale !... qui à la longue paraissait un peu monotone à Pitrack.

Au début il en avait profité pour visiter la bonne ville de Nantes… la place du Commerce… le quai de la Fosse… la place Viarme  et même le quartier chaud du Bouffay n’avaient plus de secret pour lui !... Il s’était fait quelques amis… surtout chez les patrons de bistrot… Il aurait pu écrire un guide sur les meilleurs sandwichs de la ville !

Perdu dans ses pensées, il faillit tomber de sa chaise quand le téléphone sonna… il jongla avec l’appareil avant de lancer : « Commissariat Waldeck-Rousseau, inspecteur Pitrack j’écoute ! »

Une voix rauque, au souffle court lui répondit : « ca y est j’lai fait !... » Suivit d’un silence « Elle l’avait bien cherché la salope ! »… « Allo, allo… qui êtes vous monsieur ?... votre nom s’il vous plait et parlez plus fort ! »… « Putain vous êtes sourdingue ou quoi !...Puisque je vous dis que je l’ai tuée ! »… « Mais tuée qui monsieur ?... »… «  Depuis le temps qu’elle marchait sur mes plates-bandes… elle me narguait… la salope… elle l’a bien cherché !... »… « Je ne comprends pas monsieur… qui est la salope que vous avez tuée ?... quel est votre nom ? »… « Hé ducon !... je te dis que j’ai refroidi la Chèvre… t’es une exception ou y sont tous tarés chez les poulets… mon blaze…p’is quoi encore… »

Pitrack entendit le bruit du combiné qu’on raccroche, puis plus rien !...

Dumoulin, le regard chargé de reproches, récapitula : «  Alors mon petit Pitrack, vous me dîtes qu’un inconnu vous a appelé au téléphone… qu’il avait une voix rauque et haletante… qu’il vous a déclaré qu’il venait de tuer sa chèvre parce que c’était une salope !... Ah j’oubliais … il a refusé de vous donner son nom… son blaze comme il a dit !... »… « A titre d’information je vous rappelle, mon petit Pitrack, que nous sommes en centre ville et qu’a part celle qui broute sur la pelouse du Jardin des Plantes, je ne connais pas de chèvre dans Nantes et sa banlieue… alors s’il vous plait ne venez pas me déranger à chaque fois qu’un fou vient s’accuser d’avoir sacrifié un animal ! »

De retour dans son bureau Pitrack était furieux… vexé… il rata trois fois de suite la corbeille à papiers… mauvais signe !

Il mit son imper et se dirigea discrètement vers le Jardin des Plantes !... A tout hasard !
A suivre !...
Ingrédients pour 4 pers :
- 500 g de queue de lotte
- 200 g de pavé de saumon
- 4 noix de St Jacques ou de pétoncles
- 8 gambas
- 200 g de champignons de Paris
- 30 cl de crème épaisse
- 1/2 citron
- 2 jaunes d'oeufs
- 50 cl de fumet de poissons
- 2 grosses carottes
- 2 échalotes

Avant le repas:
- Préparer votre fumet  que vous pouvez faire vous-même avec quelques arêtes de poissons demandées à votre poissonnier ou avec du fumet en poudre.
- Après les avoir coupées en morceaux de la taille du pouce faire cuire les carottes à l'eau salée, encore un peu croquantes, les refroidir aussitôt dans de l'eau froide pour arrêter la cuisson et leur conserver une belle couleur orange.


- Couper les champignons en quatre ou en six selon la grosseur et les faire cuire à la poêle avec un bon morceau de beurre, puis réserver.
- Dans une cocotte faire fondre les échalotes hachées, avec du beurre, jusqu'à ce qu'elles deviennent translucides.


- Ajouter une petite cuillérée à soupe de farine, mélanger et faire cuire jusqu'à ce que le mélange soit roux mais pas brulé.
- Mouiller avec 2 petites louches de fumet, vous devez obtenir un ensemble légèrement épais.
- Réserver.

-

Au moment de servir:

- Mettre le saumon et la lotte à cuire dans le fumet de poissons pendant une dizaine de minutes en maintenant le liquide frémissant.
- Mélanger la crème, les jaunes d'oeufs et le jus du 1/2 citron.
- Réchauffer le roux en rajoutant un peu de fumet s'il est trop épais. Puis incorporer la crème en remuant avec une cuiller en bois sans faire bouillir jusqu'à ce que le mélange devienne velouté.
- Incorporer les champignons et les carottes pour les réchauffer, toujours sans bouillir.
- Faire revenir à la poêle avec un peu d'huile les St Jacques et les gambas.


- Bien égoutter la lotte et le saumon puis les mettre dans un plat creux, napper du velouté.
- Disposer dessus les St Jacques et les gambas, parsemer de ciboulette hachée.
- Servir bien chaud accompagné d'un Chardonnay pas trop sec et bien fruité.



   Bon appétit... bien sûr !...                              

Blanquette de saumon étuvée de poireaux

Quoi ?... Qu’est-ce que vous dites ?... Plus fort je n’entends pas !... Une histoire ! Quelle histoire ?... Ha oui !… vous voulez une recette… et en plus une histoire !...

Bon d’accord une histoire je ne suis pas contre… mais quel genre d’histoire ? Ben oui y a plusieurs genres d’histoire !

D’abord il y a les histoires vécues… d’aujourd’hui… dans le genre des aventures de la Petite Madeleine… la reine d’Intermarché ou celles de mes copains de foot… Non !... pas possible la Petite Madeleine est grippée et le foot est suspendu en raison des terrains gelés

Bien sûr il y a les histoires d’hier quand j’étais petit (Eh oui j’ai été petit)… (Même que j’étais très mignon !...) Là, je pourrais vous parler de Rosette la fermière… la spécialiste de la crème fraîche ! Ou de mes parties de foot mémorables ou d’autres personnages qui ont peuplé mon enfance ! De mes frères et sœurs… qui n’étaient pas toujours très sages ! Non !... pas possible… car je ne sais pas si c’est bon pour mon image auprès de mes petits-enfants de raconter que j’ai eu les fesses rouges plus souvent qu’à mon tour !

Il reste les fictions… comme ils disent à la télé… l’inspecteur Pitrack notre valeureux policier se repose de sa dernière enquête… il est un peu en froid avec son commissaire qui sera muté dans quelques jours… mais je crois que l’on va lui confier une affaire à élucider très bientôt… Dans le quartier du Bouffay  à Nantes… il devra répondre à une question :

Qui a tué la Chèvre !... Affaire à suivre …

Pour le cow-boy de la vente… avec la veste qu’il vient de prendre je crois que nous ne le reverrons pas de sitôt !...

Donc…en résumé…pour conclure… pas d’histoire aujourd’hui ! Non !...Rien !

« Ce n’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule ! »
(Pierre Desproges)

Ingrédients pour 2 pers :
- 2 Pavés de saumon (120 g)
- 2 blancs de poireaux
- 5 champignons de Paris
- 1 échalote
- 15 cl de vin blanc
- 15 cl de fumet de poissons
- 10 cl de crème fleurette
- quelques brins d'aneth pour la déco



- Couper le blanc de poireaux en rondelles de 3 mm d'épaisseur.
- Rincer soigneusement à l'eau courante et faire cuire à l'autocuiseur pendant 15 mn environ.
- Réserver.


- Hacher finement l'échalote, puis la faire fondre doucement dans un peu de beurre.
- Mouiller avec le vin blanc, laisser réduire un peu, puis ajouter le fumet de poissons.



- Laisser mijoter une dizaine de minutes.
- Couper les pavés de saumon en gros cubes, puis les faire cuire dans le mélange vin/fumet.
- Réserver au chaud.



- Emincer grossièrement les champignons.
- Puis les faire dorer à la poêle et réserver.





- Ajouter  la crème fraîche, bien mélanger (attention si vous avez pris de la crème allégée comme moi, ça va grémiller... c'est normal ).
- Mixer soigneusement le tout, puis rectifier l'assaisonnement.

- Incorporer les champignons à la sauce.
- Réchauffer ensuite les cubes de saumon dans la sauce sans la faire bouillir.
- Dresser sur assiette en disposant d'abord l'étuvée de poireaux, puis le saumon, les champignons et la sauce.

  Bon appétit ... bien sûr !...

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