Gratin de courge aux lardons et
parmesan
Chapitre 6
Les cloches, sonnant l’Angélus de 7 h, tirèrent l’inspecteur Pitrack de ses rêves !... L’odeur du café le poussa hors du lit et après une rapide toilette… dans un confort sommaire… il rejoignit sa logeuse dans la cuisine. Son bol était prêt sur la nappe blanche… le pain grillé… le beurre… la confiture de prune dissipèrent les effets des excès de Gamay rosé de la veille !... Hou ! Bobo la tête !...
A côté de lui… dans le coin de la cheminée… Héloïse avait commencé sa journée de couturière… avec des gestes vifs et précis elle cousait la doublure de vestes d’hommes pour un grand magasin de Nantes… à intervalles réguliers elle penchait la tête et d’un petit coup de dent elle coupait le fil… puis reprenait sa bobine et renfilait une nouvelle aiguillée !...
« Elle est bizarre ce matin » pensa Pitrack « Elle ne parle pas ! » Sentant son regard elle leva les yeux… les baissa… puis les releva à nouveau ! « Il faut que je vous parle Monsieur l’inspecteur ! » Du regard Pitrack l’invita à poursuivre… « J’ai reçu une lettre moi aussi ! » dit-elle l’air gêné… elle se leva et tendit la main vers une vieille boite à biscuits sur le dessus de la cheminée… de plus en plus gênée, elle lui donna l’enveloppe…
« Il y a des choses personnelles dans cette lettre et je ne voudrais pas que tout le village soit informé ! » Pitrack la rassura en lui parlant de secret professionnel… en lisant la lettre Pitrack sourit intérieurement… il y a longtemps que tout le village était au courant des « choses personnelles ! » d’Héloïse !...
A lui non plus le contenu de la lettre n’apprit rien de nouveau… mais le ton était différent… bien sûr elle était traitée de briseuse de ménage… le corbeau lui reprochait de louer des chambres à des inconnus… d’être trop fière pour regarder les gars du village… qui n’étaient pas assez bien pour elle… Pitrack sentait presque de la jalousie… bizarre !...
A part ça la lettre était postée de la Verranne… et toujours cette écriture… des pleins… des déliés… des majuscules tarabiscotées.
Il prit l’enveloppe et lui laissa la lettre… elle paru rassurée.
En sortant de la maison de sa logeuse il jeta un coup d’œil sur la place… à gauche le resto du Veau d’Or… plus bas la boulangerie Leberthot… en face Louis le cordonnier et un peu plus loin le père Bléchot décidément le corbeau avait visé le centre du village…
Ah !... à droite le presbytère… le père curé, lui aussi à reçu une lettre… il ne paru pas surpris de la visite de Pitrack… mais ne comprenait pas pourquoi il avait été victime du corbeau… arrivé depuis 3 mois il avait remplacé le vieux curé qui était resté 30 ans à La Verranne… d’ailleurs c’était lui qui avait installé le fameux train électrique qui était toujours en place… il n’y avait pas touché !... ça en matière d’enquête ça s’appelle une fausse piste !...
Il se dirigea, vers le château : «Discrètement Pitrack…discrètement ! » Il entendait encore les recommandations de son patron le commissaire Dumoulin.
Placé sur un promontoire le château avait vue sur la Loire en amont et en aval… La grille était ouverte… il remonta la grande allée… monta le perron… Repéré !... les rideaux du premier étage avaient bougés !
Une femme sans âge vint lui ouvrir… elle lui demanda d’attendre dans le petit salon quelques instants : »Madame allait le recevoir ! » Dès le premier regard elle déplu à Pitrack… le menton relevé… la tête haute surmontée d’un chignon genre 19 ème… sa bouche faisait une grimace méprisante : »J’ose espérer monsieur le policier que vous allez nous débarrasser sans tarder de l’auteur de ces missives répugnantes qui salissent la réputation du château, en nous trainant dans la boue Monsieur le comte et moi-même ! »
« Bonjour madame la comtesse ! » et toc pour la politesse pensa Pitrack… « Nous faisons le maximum… l’enquête avance ! »
Elle reprit de plus belle sans le laisser achever sa phrase… c’était une honte pour le village de s’attaquer à ses bienfaiteurs… le comte était bien trop généreux avec son personnel… c’était certainement l’œuvre d’un fils de métayer pour lequel le comte avait payé des études… elle reconnaissait bien là l’éducation révolutionnaire de Léonne Pradu… cette institutrice bolchévique !...
L’émotion la faisait bégayer… Pitrack en profita pour récupérer la lettre qu’elle tenait à la main… postée de La Verranne… des pleins …des déliés… classique ! On reprochait au château de maltraiter son personnel et… tiens ?... les mains baladeuses du comte !...
La comtesse s’étouffa encore en voyant le sourire de Pitrack !...
Pitrack salua…puis se retira « discrètement »… il n’avait rien appris de nouveau sauf les jeux de mains du comte !
Il eu envie de rencontrer Léonne Pradu… la bolchévique… mais il était midi et le resto du Veau d’Or lui tendait
les bras… Un gratin de courge aux lardons et parmesan !... d’accord mais sans Gamay rosé !
A suivre !...
Ingrédients pour 2
pers :
- 1/2 courge butternut
- 200 g de lardons fumés fins
- 50 g de parmesan frais
- 50 g de gruyère râpé
- 20 cl de crème fleurette
- 1 oignon, 2 gousses d'ail
- noix de muscade râpée
- Peler, épépiner et couper la moitié de la courge butternut en quartiers.
- Mettre à cuire dans le panier de l'auto-cuiseur pendant 10 minutes environ.
- Laisser égoutter dans le panier une dizaine de minutes.
- Faire dorer les lardons, jeter le gras superflu et réserver.
- Dans la même poêle faire revenir l'oignon haché et l'ail concassé.
- Incorporer les lardons et le persil haché.
-Disposer les quartiers de courge bien égouttés dans un plat à gratin.
- Assaisonner sel, poivre et noix de muscade râpée.
- Répartir sur le dessus le mélange oignon/lardons.
- Râper le parmesan dans la crème fleurette, assaisonner.
-Verser la crème sur la courge, répartir le gruyère rapé et quelques parcelles de beurre.
- Mettre le plat à four chaud 200° pendant 15 minutes environ.
- Finir avec le grill du four pour donner de la couleur.
Bon appétit... bien sûr !
Version
imprimable Ah !... j'allais oublier...
accompagner d'un petit Gamay rosé !