Tarte au citron destructurée
Fantasme et réalité !... voila deux choses qu’il ne faut pas confondre !...Vous ne me croyez pas ?... Bon alors je m’en vais vous le prouver par l’exemple !
Prenons un homme… une petite cinquantaine… il aime la vie… c’est un épicurien … mais sans excès ! Ce soir il a décidé de se faire une petite soirée plaisir : il va fumer un cigare !
Pour cela il lui faut un feu de cheminée… un bon fauteuil club en cuir… ça c’est fait !... Dans un verre dégustation qu’il tient au creux de sa main… il se verse une bonne rasade de cognac « Hors d’âge » … d’un poignet souple il fait tourner le liquide dans le verre… il admire sa couleur ambre… hume l’odeur de bois de chêne et de vieux cuir !
Dans sa cave en acajou à hygrométrie contrôlée il choisit un havane Cohiba… entre le pouce et l’index il le fait crisser à son oreille… il est parfait !
Après en avoir coupé le bout à l’aide d’une guillotine miniature… il enfonce délicatement dans l’extrémité de son cigare un petit morceau d’allumette qu’il mordillera en fumant… puis procède à la cérémonie de l’allumage !
Il chauffe le corps du cigare à la flamme de l’allumette… dirige celle-ci vers le bout et aspire à plusieurs reprises par petits coups en veillant à ce que la combustion se fasse régulièrement !
Sur sa chaine « Bang et Olufsen » dernier cri il a mis Mozart… il n’est pas mélomane mais il trouve que Mozart ça rime avec cigare !...
Il tire une longue bouffée… rejette lentement la fumée… boit une gorgée de nectar... et là, le fantasme commence !
Sur le port de la Havane… dans une petite maison de pêcheur … sous un soleil de plomb… il voit Juanita la cigarière… qui au son d’une salsa du « Buenavista Social Club »… prend dans ses mains fines et délicates quelques feuilles de tabac avec lesquelles elle forme le cigare… puis vient la finition (c’est le moment qu’il préfère !)
Juanita retrousse sa jupe au rythme de la musique et à l’aide de la paume de sa main elle fait rouler lentement le cigare sur l’intérieur de ses cuisses… sa transpiration assouplit la feuille de tabac… sa transpiration donnera au cigare ce fumet incomparable que notre épicurien aime tant !
Les yeux fermés… le sourire aux lèvres… il fantasme… il est bien !
Il faut que je vous dise que ce soir sa femme est partie chez sa mère malade… sinon elle lui aurait dit sa façon de penser sur la cigarière et l’odeur de cigare qui s’incruste dans les doubles-rideaux !
Mais laissons-le à son fantasme !... et revenons un peu de la réalité !
Il est 6 heures du matin… dans la ruelle, qui s’engage entre deux bâtiments délabrés, au fond du port de la Havane… Alfonsina, comme tous les jours depuis trente ans, marche doucement vers l’usine à cigares ! L’odeur acre du tabac la saisit à la gorge… elle tousse un peu, crache par terre, et se dirige vers la pointeuse en mâchonnant son vieux cigarillo fait de chutes de tabac !
Sitôt installée à sa table de travail… accompagnée par la voix du contremaitre qui lit un discours de Fidel Castro… de ses doigts noueux brulés par le tabac… elle saisit quelques feuilles qu’elle tresse machinalement ! Lorsque le cigare commence à prendre forme... elle remonte sa vieille jupe trouée… et à l’aide sa paume racornie elle fait rouler le cigare sur sa cuisse !
Elle fait la grimace… avec le temps le tabac provoque des irritations et des rougeurs sur ses cuisses... heureusement comme tous les matins elle les a enduites de graisse de mouton pour apaiser le feu !... Elle sourit en pensant aux fumeurs… qui veulent connaître le secret du fumet incomparable des cigares d’Alfonsina !... Eh bien messieurs c’est la graisse de mouton !
Bon !... ben je crois que je vais arrêter de fumer moi !...
Ingrédients pour 2 verrines :
- 4 palets Roudor
- 3 citrons
- 2 oeufs + 2 blancs
- 230 g de sucre en poudre
- 50 g de beurre
1) Préparation de la crème de citron
- Presser le jus de 2 citrons en prenant soin d'éliminer les pépins.
* Dans une casserole mettre tous les ingrédients :
- 2 oeufs entiers
- 125 g de sucre
- 50 g de beurre
- le jus des citr ons.
- Mettre la casserole au bain-marie sur feu doux et faire cuire en remuant pendant une dizaine de minu tes.
- Lorsque le mélange est cuit il prend une consistance épaisse.
-Rapé le zeste du troisième citron et l'incorporer à la crème.
- Réserver au frais.
2) Préparer la meringue
- Dans le bol de votre robot mettre les 2 blancs d'oeufs et la totalité du sucre
- Fouetter à la vitesse maximum jusqu'a l'obtention d'une meringue lisse et ferme ( Bec de perroquet)
3) Montage des verrines:
- A l'aide d'un couteau large concasser les palets Roudor sans les mettre en poudre.
- Garnir le fond de la verrine avec les morceaux d'un palet.
- Puis couvrir le biscuit avec 2 bonnes cuillérées de crème de citron.
- Mettre une deuxième couche de palet concassé.
- A l'aide d'une poche à douille couvrir la verrine de meringue.
- Mettre la verrine sous le grill du four pendant une petite minute.
- Mettre au frais une heure ou deux et déguster bien frais .
- S'il vous reste un peu de crème, disposez-la sur un palet comme un fond de tarte et voila une tartelette au citron !
Conseil : Attention votre verrine doit supporter la chaleur !... il y a une des miennes qui n'a
pas aimé !
Bon appétit.. bien sûr !... Version imprimable
* Recette réalisée d'après un article de Hervé Galmiche paru sur
le site (admirable et musical) www.chefsimon.com